Hausse des prix à la pompe : quelles conséquences pour les transporteurs ?

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L’Arabie Saoudite a essuyé le week end des 14 et 15 septembre 2019 des tirs de drones qui ont détruit une importante partie de ses infrastructures pétrolières : même si ce pays n’est pas le fournisseur principal de la France, il fournit quand même à l’Hexagone environ 10% de sa consommation, les répercussions sur les prix des carburants à la pompe sont donc évidentes, et les premières « victimes collatérales » de cette hausse des prix seront, tout aussi logiquement, les professionnels du transport et de la logistique. Ils sont par ailleurs reçus ce 19 septembre dans l’après midi par plusieurs ministres, pour évoquer la hausse de la fiscalité sur le gazole. Alors, à quel point cela risque-t-il de grever leur trésorerie ? Peut-il y avoir des conséquences sur l’emploi ?

 

Selon l’Union Française des Industries pétrolières, pour 1€50 dépensés à la pompe, les matières premières, le raffinage et la distribution « représentent environ 50 centimes, le reste, ce sont les taxes ». Dès lors, au moins un tiers du prix des carburants à la pompe est impacté par le chômage technique du site frappé par les drones en Arabie Saoudite, puisque ce tiers là dépend directement des cours du baril : plus le pétrole est rare, plus il est cher, donc la cessation d’une partie de l’activité de production impacte forcément le cours à la hausse. La flambée représente une hausse globale sur le marché mondial de près de 15% depuis la fin de semaine dernière.

 

Le Secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, reçoit ce jeudi 19 septembre 2019 les organisations de transport de marchandises par la route, avec Elisabeth Borne désormais Ministre de la Transition Ecologique, et la Ministre du Travail Muriel Pénicaud : devant les médias, le Secrétaire d’Etat se veut rassurant et rappelle que même avec cette hausse imprévue, le prix du baril reste inférieur de 20 dollars en moyenne par rapport à l’an dernier à la même époque. « Nous avons appelé les pétroliers à la modération sur leurs marges pour éviter une flambée des prix pénalisante », indique-t-il.

 

Il en a profité pour rassurer les transporteurs quant à la hausse de la fiscalité sur le gazole à partir de l’année prochaine : « Les professionnels du transport n’auront pas à intégrer cette hausse  des taxes sur le gazole, ils la répercuteront librement sur leurs tarifs proposés aux clients. (…)  Les transporteurs sont dans une période d’embellie, globalement, ils retrouvent des marges, ce qu’ils veulent c’est  travailler, rouler, avec de la visibilité sur la fiscalité, nous devons donc trouver le moyen avec eux de les intégrer à la transition écologique. La réunion entre les routiers et l’exécutif doit donc permettre de faire le tour de l’intégralité des mesures envisagées pour qu’ils puissent apporter leur juste contribution tout en préservant à la fois leur compétitivité, et l’environnement, et ce de manière progressive, avec des mesures étalées sur 3 ans pour les professionnels ».

 

« C’est la réunion de la dernière chance », explique de son côté l’Union des Transporteurs Routiers du Havre. « La concurrence des pays d’Europe de l’Est et du Sud reste intense, nous ne sommes pas en si bonne santé que cela, l’exécutif doit mener ses arbitrages en ayant une parfaite connaissance de notre situation et de nos dossiers. Une hausse de 2 centimes par litre, même si cela paraît minime, sur plusieurs milliers de véhicules et sur toute l’année, c’est extrêmement pénalisant. Un jour on nous dit que nous ne finançons pas suffisamment les infrastructures, alors que nous n’avons jamais autant contribué aux dépenses pour le réseau, le lendemain on nous reproche d’être des pollueurs non payeurs, c’est trop facile : l’Etat ne doit pas oublier que nous sommes un pan vital de l’économie française, et un des plus gros employeurs et recruteurs de France. Si nous ne sommes pas entendus, nous mènerons des actions en conséquence ».

 

 




2 commentaires

M. Konate Samba le 21 août 2020

6 rue Nelson Mandela 94140 Alfortville

Roger le 6 oct. 2019

Tous ce que vous dites est vrai, merci d avoir la patience et le courage d expliquer ça à nos politique, je roule depuis 32 qu est devenu le transport en 15 ans merci

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