Permis Poids lourds : le changement c’est maintenant !

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permis poids lourdsDepuis le 19 janvier, il y a tout juste un mois, une petite révolution est en marche pour les détenteurs de permis de conduire… Révolution discrète, mais fondamentale. Et si elle concerne tous les types de permis, les catégories C et D (poids lourds et transports en commun) sont celles qui connaîtront le plus de changements…. le plus de contraintes, aussi.

2013-2033 : vingt ans tout pile, pour changer de fond en comble le paysage du permis de conduire Français. Alors évidemment, au bout d’un mois (le début de la réforme a été acté au 19 janvier 2013), l’heure est surtout à la prise de conscience : les uns et les autres commencent à comprendre les enjeux de tels changements. D’autant que les catégories Poids Lourds (permis C) et transports en commun (permis D) seront les plus impactées.

De quels changements parle-t-on, d’abord ? En ce qui concerne les permis directement liés à la camionlogistique, transport de marchandises ou de personnes, les modifications sont conséquentes et il faut s’y préparer : d’abord, l’émergence de plusieurs « sous-catégories » à l’intérieur des permis C et D, en fonction du poids de leurs remorques ou de la longueur des véhicules. Et surtout, le recul de l’âge légal à 21 ans pour le permis C, et à 24 ans pour le permis D, pour qui ne dispose d’aucune formation professionnelle. Avec une formation pro, on redescend à 18 ans pour le C, et 21 ans pour le D.

« Il faudra compter 140 heures de formation, donc 4 semaines de 35 heures, pour un coût d’environ 2000 euros HT pour l’employeur », explique le directeur d’un organisme de formation qui a participé aux commissions de réflexion sur la réforme. « Mais contrairement à l’ancien permis, ce sera un vrai bilan de compétences mécanique, avec des exercices de diagnostic technique par exemple. En revanche, savoir conduire sur boîte automatique ou manuelle ne sera plus vraiment un critère. »

Par ailleurs, d’ici 2033, le permis à l’ancienne en carton rose, valable à vie, n’existera plus. Il sera progressivement remplacé par un permis plastifié et rigide façon carte bleue, équipé de la même puce électronique permettant de tout savoir sur le conducteur (antécédents d’accidents ou de verbalisations, alcool au volant, retraits, suspensions de permis, port de lunettes, handicap…). Voilà qui vaut pour toutes les catégories, du deux roues au bus scolaire, tout comme le fait que ce controle permis poids lourdnouveau permis devra être renouvelé régulièrement sur la base d’un bilan de compétences, et ne sera donc plus valable ad vitam æternam. Mais l’impact sera bien plus fort au niveau des permis poids lourds et transports en commun : car pour eux, les nouvelles formalités administratives devront être accomplies tous les 5 ans, contre une fois tous les 15 ans seulement pour les catégories A et B !

Mi-février 2013, un mois tout pile donc après la mise en route du projet, les centres de formation sont surtout dans le questionnement : cette réforme sera-t-elle plus favorable aux femmes, sachant que le transport de marchandises et de voyageurs s’est largement féminisé ces dernières années ? Quelles contraintes pour les artisans et les véhicules d’urgence, dont le poids oscille souvent entre deux catégories de véhicules en fonction du chargement ? Fin janvier, les inspecteurs ont tout de même observé trois jours de grèves pour protester contre une réforme qu’ils estiment « bâclée » : « cela fait 6 ans que cette réforme est à l’étude, et on nous balance maintenant sans préavis six nouvelles catégories de permis C et D sans avoir pris le temps de nous former à tout ce que cela implique », explique un délégué régional du syndicat majoritaire des inspecteurs. « Pour les poids lourds et transports en commun, presque tout va changer. Il n’y a que pour les voitures que presque rien ne bouge ».

Cette réforme devrait coûter 532 millions d’euros à l’Etat français, si l’on tient compte uniquement des 38 millions de permis déjà en circulation. Sauf que plus de 45 000 nouveaux permis sont délivrés chaque année en France… rien que pour le « groupe lourd » des transports de marchandises et de voyageurs !

 
 




10 commentaires

jo le 24 mars 2018

j’aie 68ans avec 60000kms par an de moyenne sans accidents. et je pense que beaucoup de ma generation son comme moi et pas plus dangereux que tout ces chauffard de poids lourd qui double sans regarder a l’arriere si une voiture arrive, et en plus se suivent le nez dans le cul sans garder les distance a plus de 80 ou 90kmh qui sont les vitesse limitees

Gérard le 23 mai 2014

Bonjour Monsieur CREDOZ. Je crois que vous êtes mal renseigné :
A partir de 65 ans :
Les permis D1, D1E, DE ne sont revalidés que pour 1 an
Les permis C1, C, BE, C1E, CE ne sont revalidés que pour 2 ans
Voilà ! Que vous pensiez qu’à 65 ans on ne peut plus conduire c’est un peu présomptueux et insultant mais vous devez faire partie de ceux qui sont les seuls à savoir conduire.
Bonne route à tous les vieux qui n’ont rien à apprendre de vous…

merlevert le 17 oct. 2013

Je vis en Suisse y a déjà pas de poids lourd sur les routes et autoroutes . Et ça vous change la vie. Tout se fais par le train et ça marche sans soucis. Moins d’accident moins de pollution, moins de bouchon….

loupblanc le 26 mars 2013

Je suis d’accord avec le développé de Rohro. La France que nous donnons à nos enfants n’est pas la plus belle et encore moins quand nous confions la gestion de celle-ci à des clowns. Nous sommes entièrement responsables de ce qui arrive. Il faut revenir à des bases, des idées plus simples se relever les manches et surtout arrêter de confier notre existence à des looseurs… Les Français quand ils votent doivent savoir que ceux qu’ils élisent sont là juste pour amuser la galerie s’enrichir avec l’argent des Français et faire des réformes qui n’ont pas lieu d’être. (Tout cela pour marquer leur nom dans l’histoire).
Les lobbies dictés par les multinationales que ce soit dans n’importe quel secteur (bancaire, agroalimentaire, pétroliers et j’en passe….) font que nos politiques ne pensent et ne gèrent la France que pour eux. Il faut que l’on arrête de fabriquer du fonctionnariat avec l’argent des travailleurs du privé. Plus on a de planqués moins la France fonctionne.
Que va t on faire lorsqu’il n’y aura que des retraités et des touristes en France ? C’est la France que l’on fabrique aujourd’hui ?
Les transporteurs français disparaissent pourquoi : 1 – Carburants trop chers ( Demandez à notre cher TOTAL combien coûte le litre de 95 au Congo à Pointe noire dans ses stations je vous le dis : En Septembre 2010 lorsque je suis rentré de la-bas il était à 28 cents d’euro le litre pendant que chez nous il était à 1.40 euros. Il est bien évidant que pour dépenser l’argent public, il faut super taxer.
2- permis de conduire ou on apprend aux conducteurs à faire de la mécanique plutôt qu’à respecter le code de la route. On monte des usines à gaz sous le leitmotiv : LA SECURITE c’est du n’importe quoi…. Les chiffres des accidents mortels annoncés sont complètement éronnés on nous fait avalé n’importe quoi pour taxer encore une fois avec les radars etc…
Les bonnes idées sur le développement durable (quelle foutaise) : Interdisons et taxons ceux qui polluent vraiment. Un exemple : Nos agriculteurs avec l’épandage des produits de traitement (pesticides) et des lisiers (pollution des nappes phréatiques et de la flore partout en France), mais encore là nous touchons un point sensible de nos dirigeants et de l’industrie agro alimentaire. Et il y a tant d’exemples dans différents domaines.
Quand le Français aura compris qu’il est manipulé comme un pantin par nos politiques qui se lèvent le matin pour pondre des lois qui ne servent à rien, qui à travers les médias vous orientent vers des réformes complètement futiles et inutiles, là il aura certainement un sursaut d’orgueil voir de révolution et là certainement notre pays retrouvera des valeurs qui ont fait notre grandeur par le passé.

Rorho le 18 mars 2013

Selon Voltaire : »Un voyageur,disait-il, en France,change souvent de coutume que de chevaux de poste. »A travers cette fameuse citation, nos histoires changent tout le temps,or personne ne peut réfuter ce constat là.
Que souhaitent les pouvoirs publics en envisageant une telle réforme?Est-ce pour améliorer les conditions des citoyens?
La première question mérite d’être élucidée afin d’en comprendre les vraies raisons.
Pourtant,ce qui a déjà été instauré de la part de nos gouvernant dans le domaine du transport routier en matière de formation(CAP/BEP/Titres professionnels…etc) porte ses fruits.
Parfois, on ne comprend pas les intentions qui émanent soit du Parlement,soit du Gouvernement.
Alors que nous avons les meilleurs formations en France contrairement à d’autres pays appartenant à l’Union Européennes.
Néanmoins, il faut résoudre un phénomène de société qui est l’insécurité routière,hélas,ce n’est pas en durcissant que les choses vont s’arranger pour avoir 0 tué,et il semblerait que c’est à l’Homme de faire des efforts et de se contenir pour éviter des comportements déviants.
Bref, on ne va pas s’éterniser sur le sujet, car il est question de formation.
Pourquoi, en France, n’arrive-t-on pas à faire perdurer nos formation prestigieuses.
Dernièrement, j’ai appris que le BEP conduite et service dans les transports routiers a été abrogé l’an dernier à l’issue de la dernière session d’examen.Car il a été remplacé par le Bac pro dont j’ignore le contenu et le fonctionnement de ce diplôme.En revanche, cette idée est crédible,car il faut évoluer pour être un professionnel hautement qualifié.Comme disait notre ancêtre Jules Ferry, »plus on avance vers le progrès,plus les Hommes ont besoin d’être instruits »,car il faudra travailler d’une façon rationnelle et économique afin de préserver notre environnement.Aujourd’hui,on parle énormément du développement durable dans le domaine énergétique ,car il faut rappeler que nous sommes des consommateurs d’énergies fossiles .
En toute circonstance,il faut protéger nos entreprises car le transport routier est le mode le plus fiable qui répond aux besoins des entreprises agricole,industrielle et commerciale pour l’acheminement des marchandises et des personnes.En cause, la profession est menacée,ce n’est pas en taxant qu’on arrivera à préserver nos sociétés de transport et nos conducteurs qui sont les vrai acteurs de la vie économique.
Donc, il faut se montrer rationnel pour maintenir la stabilité en France malgré les péripéties qui pourraient en découler.

colmant le 17 mars 2013

C’est bien beau tout cela mais c’est encore pour les routiers français ! Les autres ceux des pays de l’est qui arrivent sans même savoir lire, eux on ne leur demande rien, et roule ma poule : faux papiers, faux permis, pas de formation ni de FCO FIMO à 60 euros par mois et les politiques ne réagissent pas. Bravo encore des chômeurs en attente !

GARZANDAT le 16 mars 2013

Et voilà quand les politiciens sont en admiration tous les jeudis à partir de 21h50 sur W9 à regarder les routiers de l’extrême. Ils se sont dit, faisons comme les CANADIENS et les AMÉRICAINS.

thierryn1966 le 16 mars 2013

Je suis depuis peu moniteur/ formateur poid lourd.

Après un licenciement je me suis reconverti en passant mes diplômes. Je rêvais en me disant que bien que j’ai été viré sans ménagement après 14 ans de bons et loyaux services, je continuerai dans le transport mais en transmettant mon savoir aux jeunes. Je rêvais effectivement car on n’a pas les moyens à notre disposition pour ça. Non seulement les réformes, mais aussi les délais. Imaginez que l’on doive sortir un chauffeur SPL en 3 semaines. Pensez-vous vraiment que ce « chauffeur » sera au top sur la route ? Sans compter le prix que cela coûte. Le Pôle emploi ou autres missions locales nous envoient des jeunes en titre pro pour 3 mois de stages tous frais payés, alors qu’ils n’en ont rien à faire et sont juste là pour pouvoir continuer à toucher leurs allocations. Pour les plus motivés, il y en a quand même, on leur promet qu’ils trouveront un travail avec le permis en poche, alors que c’est totalement faux. Les patrons d’entreprises de transport ont déjà du mal à garder leurs chauffeurs, c’est pas pour en embaucher de nouveaux.

Profitons en encore un peu… L’avenir du transport routier français est bien menacé.

carol le 16 mars 2013

Mais il faut connaître les enjeux financiers – quelle en est l’importance ? Faire rouler un véhicule groupe lourd en formation coûte en gas-oil, en assurance… et le nombre de candidats est limité. En salle de cours on peut entasser et là ma critique est justifiée ! Il faut savoir que nos grands groupes de formation font entrer 16 candidats pour un formateur (mais comme il faut faire du fric, on triche un peu on voit souvent une FCO et un peu de passerelle) allez 16 ou 20 ?? à 700/800 € et dans une salle c’est prendre moins de risques.
Et oui ces organismes ils n’ont pas besoin de moniteurs diplômés d’état pour faire les cours (simplement une expérience de la route de 5 ans). Mais je hurle quand je vois comme sur la région parisienne que les formateurs sont des livreurs de messagerie et qu’en plus pour ne pas être en défaut – les chauffeurs qui conduisent des SPL toute l’année se voit reléguer à un hybride Renault de 10 mètres pour une FIMO ou FCO.
Mais enfin, que pouvons-nous faire quand on voit que ces nouveaux formateurs sont obligés de travailler les week-end pour arrondir leurs salaires – donc si je sais compter il travaillent bien 7 jour sur 7 – c’est le code du travail qui permet ça ???????

peduzzi le 16 mars 2013

Bonjour ! Ayant lu tous vos témoignages, je me reconnais dans tout ce qui a été dit. Je suis titulaire des permis C et E/C depuis octobre 2009 et j’ai commencé dans ce métier en 2010. Aujourd’hui je me demande si cela vaut encore le coût de continuer dans ce métier, et je n’ai roulé que pour la poste, alors en vous entendant je pense que je vais passer mes caces et travailler sans contraintes d’horaires pour le même prix. Bon courage à tous !! Et vive la France, bientôt dirigée par 1 européen !!

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